1) Quelles sont les dimensions genrées, sexuées et racisées des pratiques et dispositifs technologiques de gouvernance mobilisés pour contrôler les mobilités transnationales? 2) Comment les nouvelles technologies de contrôle contribuent-elles au maintien d’inégalités sociales? La sécurisation des mobilités repose sur des acteurs sécuritaires et sur des technologies de sécurité permettant le contrôle efficace des frontières. Malgré les prétentions à l’élimination des biais de genre ou de race par une appréhension supposément neutre du corps par les technologies de sécurité, comme les données biométriques, celles-ci sont « fondamentalement façonnées par les inégalités raciales, ethniques, de genre et autres qui prévalent dans la société, et aggravent généralement ces inégalités ». Pareillement, le rapport complexe entretenu entre le corps et les technologies qui le dématérialisent se manifeste dans la contradiction des significations lorsque le « corps biométrique » du passeport d’une personne ne correspond pas au « corps présenté » devant l’agent de douane. Documenter les effets différenciés de l’usage des technologies de sécurité permet de comprendre et de rendre visibles les formes d’insécurité vécues par différents groupes de populations lors des passages transfrontaliers, notamment les enfants, les personnes trans ou les personnes queers.